Étude des variations régionales en métaux lourds contenus dans l’eau d’érable en fonction de la période de récolte

Résumé

Afin de déterminer les concentrations naturelles de plomb (Pb) et de certains métaux lourds dans l’eau d’érable, des analyses de plomb (Pb), cuivre (Cu), fer (Fe), zinc (Zn), sodium (Na) et cadmium (Cd), ont été effectuées sur des échantillons recueillis dans 6 régions agricoles du Québec. Le pH et la concentration en solides totaux (Brix) ont également été mesurés sur ces échantillons. L’eau a été récoltée en début, milieu et fin de saison chez 15 producteurs par région. Les résultats obtenus montrent que pour l’ensemble des métaux analysés, les concentrations médianes retrouvées dans l’eau d’érable se situent sous le seuil de quantification des méthodes de dosage utilisées, sauf pour le Zn (206ug/L) et le Cd (0.9ug/L). Cependant, dans une faible proportion des érablières échantillonnées, certains métaux lourds ont été détectés de façon naturelle. En ce qui concerne le Pb, sa présence n’a été observée que dans 18% des érablières échantillonnées. Les concentrations étaient inférieures à 52ug/L. Des concentrations relativement élevées (i.e. supérieures à 200ug/L) ont également été obtenus pour le Na, Zn, Fe et Cu dans certains échantillons. Les concentrations en métaux lourds varient peu en fonction des régions agricoles. Les variations observées dans les échantillons semblent plutôt associées à des conditions locales, encore mal définies. Aucune corrélation entre les métaux lourds disponibles dans le sol et les concentrations mesurées dans l’eau d’érable n’a été observée. Seul le pH de l’eau d’érable varie significativement d’une région à l’autre. En moyenne, les pH obtenus pour les régions 01 (6.2 à 7.8) et 05 (6.2 à 8.5) sont supérieurs à ceux obtenus pour les régions 02 (3.8 à 7.8) et 04 (4.4 à 7.8). Au cours d’une saison, les concentrations en métaux lourds de l’eau varient peu, alors que le pH tend à diminuer. Les valeurs de pH passent en moyenne de 7.0 en début de saison, à 6.7 en fin de saison. Une contamination microbienne des entailles ou une modification du métabolisme des arbres pourrait expliquer cette diminution du pH. Comme certains métaux lourds sont présents de façon naturelle dans l’eau d’érable, il est important de mieux comprendre leurs origines. Des études plus poussées en ce domaine devraient être effectuées.
Projet : 212-FIN-0998.
 
 


Équipe

Jean Pierre Renaud
Ph. D., physiologiste


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