Dans l’établissement de bonnes pratiques de production, toutes les étapes de fabrication doivent être examinées. En érablière les sources d’eau sont de types variés comme les puits de surface, le concentré d’osmose inverse ou le condensat de hotte. De plus, la tuyauterie et les réservoirs dont on se sert pour les recueillir sont faits de divers matériaux (plastique, cuivre, acier galvanisé, etc.) qui ne sont pas toujours chimiquement inertes. L’analyse des prélèvements d’eau faits chez quelques producteurs au cours de la saison 1997, nous ont permis de vérifier comment la nature de ces matériaux peut influencer la qualité des différents types d’eau disponibles en érablière. Le filtrat d’osmose a un pH suffisamment acide pour qualifier ces eaux de corrosives au sens des normes de l’eau potable. Cette acidité rend possible la dissolution de cuivre, de fer ou de zinc dépendant des matériaux avec lesquels le filtrat est en contact. Si le temps de contact est prolongé au-delà de 24 heures, les teneurs sont encore plus importantes et il y a un risque important que ses propriétés organoleptiques soient altérées. Cette eau n’est alors pas utilisable pour la dilution du sirop. De plus, pour éviter les problèmes de colmatage de membrane d’osmose inversée par les oxydes de métaux, on devra préférer les matières inertes comme l’acier inoxydable ou les plastiques alimentaires pour l’entreposage du filtrat et limiter la durée d’entreposage à quelques heures si on désire l’utiliser pour le rinçage des membranes. Le condensat de hotte est aussi suffisamment acide pour être considéré corrosif. La teneur en matières solides dissoutes des condensats recueillis d’un dôme d’aluminium est si élevée que la sapidité de ces eaux est compromise. De même, les condensats de hotte recueillis sur l’acier inoxydable ont une teneur en fer plutôt élevée qui dépasse parfois le seuil acceptable de l’eau potable. L’utilisation d’un préchauffeur en cuivre amène des teneurs en cuivre dépassant les normes de l’eau potable. À cause de leurs piètres qualités minérale et organoleptique, les condensats de hotte ne peuvent être considérés comme de l’eau potable. L’usage qu’on peut faire de ces eaux est donc limité (lavage de plancher, récurage des casseroles d’évaporateur, etc.) et on devra s’assurer d’avoir à l’érablière une autre source d’eau qui rencontre les normes de l’eau potable.
Projet : 960-EXP-1098.